- prévoyance
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• 1410; de l'a. fr. pourvoyance, d'apr. prévoir1 ♦ Vieilli Faculté ou action de prévoir. ⇒ prévision. « La prévoyance a toujours gâté chez moi la jouissance » (Rousseau).2 ♦ Attitude d'une personne qui prend les dispositions nécessaires pour faire face à telle ou telle situation qu'elle prévoit. « Des qualités qu'il avait perdues, la prévoyance lui restait seule » ( Musset). Faire preuve de prévoyance. Manquer de prévoyance (cf. Ne pas voir plus loin que le bout de son nez). — Société de prévoyance : société privée de secours mutuel. Caisse de prévoyance.⊗ CONTR. Insouciance; imprévoyance.Synonymes :- prévision- prudenceContraires :- imprévoyanceprévoyancen. f. Qualité de celui qui prévoit.⇒PRÉVOYANCE, subst. fém.A. —Vieilli. Faculté, action de prévoir. Rien n'échappe à sa prévoyance. Cet homme est doué d'une grande prévoyance (Ac.). Une affaire importante avait retenu le duc de Bourgogne absent des conseils du roi, que son esprit de sagesse et de prévoyance avait cependant dirigés (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t.2, 1821-24, p.131):• ♦ Monsieur Panard était un homme prudent qui avait peur de tout dans la vie (...). Il avait compris, avec une extrême prévoyance, combien notre existence est menacée sans cesse par tout ce qui nous entoure.MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Voy. santé, 1886, p.547.♦Dans la prévoyance de. En prévision de. Je soussigné, (...) dans la prévoyance de notre décès, voulant faire testament (MÉRIMÉE, Théâtre Cl. Gazul, 1825, p.211).B. —Conduite prudente et raisonnable de celui qui prend les dispositions nécessaires pour faire face à telle ou telle situation. Prévoyance active, judicieuse; sage prévoyance; faute de prévoyance; manquer de prévoyance; faire acte de prévoyance. On traversa les marais de la Gaina: la plus petite prévoyance des Russes aurait rendu les chemins impraticables (CHATEAUBR., Mém., t.2, 1848, p.461). Galaor (...), par un rare privilége, joignait aux grâces de la cigale la prévoyance de la fourmi et s'occupait déjà de ses provisions d'hiver (SANDEAU, Sacs, 1851, p.36). Je suis très étonné de moi-même et je les vois tous émerveillés de ma prévoyance et de mon économie! (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p.283).♦Avoir la prévoyance de + inf. Si Mygale avait jeté sa provision d'opium, il avait eu la prévoyance de garder près de lui quelques ampoules de morphine et une seringue (J. BOUSQUET, Trad. du sil., 1936, p.107).— En partic.♦Caisse de prévoyance. [Au XIXes.] Caisse gérée par un organisme qui se charge de venir en aide aux personnes nécessiteuses. Étienne, à titre de secrétaire, y avait partagé les trois mille francs de la caisse de prévoyance, entre les familles nécessiteuses (ZOLA, Germinal, 1885, p.1327).♦Fonds de prévoyance. ,,Capital qui doit être réservé pour parer aux dépenses, aux pertes imprévues. Ce fonds, alimenté chaque année par un prélèvement sur les bénéfices, et que l'on ne doit utiliser qu'en cas de besoin urgent, est la meilleure garantie du bon fonctionnement de l'entreprise`` (Lar. comm. 1930).♦Société de prévoyance. Organisme de solidarité professionnelle qui, avant la création de la Sécurité Sociale, garantissait à ses membres cotisants une aide aux malades, des pensions aux infirmes et aux vieillards. (Dict. XXes.).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: prevoyance; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist. 1. 1491 «action (ou faculté) de prévoir» (Hist. de Paul Orose, I, fol. 226a ds GDF. Compl.: prevoiances, au plur.); 2. a) 1580 «attitude de celui qui prend les dispositions nécessaires pour faire face à une situation prévue» (MONTAIGNE, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.473); b) 1832 caisse de prévoyance (SAY, Écon. pol., p.494). Dér. de prévoir; suff. -ance. Fréq. abs. littér.:361. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 996, b) 587; XXes.: a) 339, b) 165.
prévoyance [pʀevwajɑ̃s] n. f.ÉTYM. 1410; de l'anc. franç. pourvoyance, d'après prévoir.❖1 Vieilli. Faculté ou action de prévoir (1.). ⇒ Prévision. || La pitié (cit. 4), habile prévoyance des malheurs où nous pouvons tomber.1 Voyez combien la prévoyance des hommes est faible : toutes les choses d'où nos premiers généraux craignaient la perte de notre Société, c'est par là qu'elle s'est accrue (…)Pascal, Pensées, XIV, 956.2 La prévoyance a toujours gâté chez moi la jouissance. J'ai vu l'avenir à pure perte : je n'ai jamais pu l'éviter.Rousseau, les Confessions, III.2 Mod. Attitude de celui qui prend les dispositions, les précautions nécessaires pour faire face à telle ou telle situation qu'il prévoit, qui est prévoyant (2.). ⇒ Prudence. || Instinct paysan de prévoyance (→ Hasard, cit. 23). || Prévoyance de celui qui épargne pour l'avenir. ⇒ Épargne (cit. 7). || Le grand homme excelle par sa prévoyance (→ Héros, cit. 10). || Réflexion et prévoyance (→ Enchaînement, cit. 1). || Montrer de la prévoyance : voir loin (→ Assurer, cit. 17). || Manquer de prévoyance (→ Ne pas voir plus loin que le bout de son nez). || Prévoyance attribuée aux animaux (→ Besoin, cit. 75; déterminant, cit. 2; nid, cit. 1). || Société de prévoyance : société privée de secours mutuel (→ Bienfaisance, cit. 6). || Caisse de prévoyance.3 (…) pour satisfaire aux engagements qu'il avait pris, il lui fallut en contracter de nouveaux, plus difficiles et plus onéreux que les premiers. Il n'avait pas reçu de la nature ce caractère insouciant qui, en pareille circonstance, ôte du moins la crainte du mal à venir; tout au contraire, des qualités qu'il avait perdues, la prévoyance lui restait seule (…)A. de Musset, Nouvelles, « Frédéric et Bernerette », VI.4 (…) c'est (…) par ces prévoyances qu'on est garanti des malheurs où les autres tombent par leur imprudence (…)Mme de Sévigné, 826, 3 juil. 1680.❖CONTR. Étourderie, insouciance; imprévoyance.
Encyclopédie Universelle. 2012.